Les Témoins dans le Grand Port Maritime de Marseille

LE PORT DE MARSEILLE 2001-2002 : Une aventure clandestine

“Un jour de printemps, alors que je passe près de la Major (la cathédrale plantée en bordure du port de Marseille) je découvre des montagnes de gravats devant la mer. Je viens de travailler dans un chantier de démolition (celui des Chantiers Navals de La Ciotat) et je suis devenue attentive à ce que racontent les débris de béton. C’est le quai J3, si chargé d’histoire, qui disparaît ! Urgence. Chaque jour le paysage change, des Témoins potentiels partent au concassage. Et bien sûr pas question que la bureaucratie du port m’autorise à pénétrer dans le chantier. Je commence donc à passer chaque jour sous les grilles pour aller quand même travailler au milieu des tracto-pelles et autres monstres mécaniques. Je crois que rien n’aurait pu m’arrêter.

Installations. Photos. Cette partie de mon travail, je l’ai vraiment arrachée envers et contre tout. Au point que le Commandant du port a fini par appeler la police pour me faire évacuer ce qui restait du quai J3, m’empêchant malheureusement d’aboutir complètement dans les photographies de mes installations.”

Quelques mois plus tard, après l’exposition au Conseil Départemental des Bouches du Rhône, j’ai enfin, obtenu ce passe tant attendu. Et c’est en découvrant tout l’espace de ce grand port Autonome que mon travail basculera vers la photographie.