L’oiseau qui s’efface

Les vergers dans la plaine de la Garons.
Images vues du train, entre novembre et décembre 2012.
Toujours sensible aux filets de fruitiers au-dessus des vergers, je les guette…
Prises de vues très rapides, images un peu floues, comme je les aime, avec cette sensation de mouvement qu’offre la vitesse du train.

Et puis le besoin de tordre le réel, le besoin de m’inventer un ailleurs.
Alors renverser l’image, et le réel dérive.
L’oiseau apparaît, fragile, improbable et peut-être invisible aux yeux de certains.

Le poème d’Henri Michaux fait écho et donne le titre de la série.

L’oiseau qui s’efface

Celui-là, c’est dans le jour qu’il apparaît, dans le jour le plus blanc.

Oiseau.

Il bat de l’aile, il s’envole.
Il bat de l’aile, il s’efface.

Il bat de l’aile, il réapparaît.

Il se pose.
Et puis il n’est plus.
D’un battement il s’est effacé dans l’espace blanc.

Tel est mon oiseau familier, l’oiseau qui vient peupler le ciel de ma petite cour.
Peupler?
On voit comment…

Mais je demeure sur place, le contemplant, fasciné par son apparition, fasciné par sa disparition.

Henri Michaux