Mon histoire dans le port de Marseille date de 2001, lors de la démolition du quai J3. Quelques mois plus tard, j’expose le résultat de ce travail au Conseil Général des Bouches du Rhône. Le Directeur du port le voit et me donne enfin les autorisations de pénétrer ce lieu mythique.
C’est à ce moment là que j’ai découvert véritablement la dimension du port de Marseille. Géographique, industrielle, humaine. Esthétique. Hors du commun, d’une force et d’une richesse qui m’ont presque assommée et, bien sûr, terriblement stimulée.
D’abord, prendre la mesure du sujet. Le port. Les bateaux, les grues, les engins, les machines. Les hangars, les quais, les enrochements, les digues… Les distances ! Le ciel, les lumières, les couleurs, jour, nuit, nuages et grand bleu. Le soleil. La lune. Le vent. Les oiseaux omniprésents, gabians ou cormorans. Et aussi, les hommes. Ces travailleurs qui m’ont si gentiment initiée à leur port dont ils sont fiers, aux gestes et aux mots de leurs métiers. Un univers que je découvre à ma façon d’artiste : en faisant des photos. Jour après jour explorant ce nouveau monde de l’aube au couchant, parfois la nuit. Lignes, couleurs, formes. Spectacle toujours recommencé, toujours changeant. L’exploration devient célébration.